Développement durable. De l'eau « vertueuse » pour Europe Snacks

À partir du 1er avril, Europe Snacks disposera d'eau chaude sans recourir au gaz, mais en utilisant la chaleur dégagée par le moteur de la toute nouvelle unité de méthanisation voisine.

Quatre années de réflexions auront été nécessaires pour Ren'Bocc, société familiale, pour imaginer un projet de méthanisation agro-industriel, avec son voisin de palier, Europe Snacks, le leader français, et l'un des leaders européens, des snacks salés.

Début avril, l'unité de méthanisation, basée à Saint-Denis-la-Chevasse, livrera de l'eau chaude à cet important opérateur de l'industrie agroalimentaire vendéenne. Une eau qui servira au fabricant pour nettoyer ses lignes de production notamment.

Pour Ren'Bocc, qui produit déjà de l'énergie solaire, la boucle est bouclée. Son unité de production va produire du gaz naturel, vendu à EDF, et de la chaleur (des calories), qui va remplacer le gaz, pour produire cette eau chaude. Deux énergies issues d'une même source naturelle, la méthanisation.

Pour comprendre le principe de cette récupération de chaleur qui permet de chauffer l'eau, Francky Renaud, l'un des quatre associés de Ren'Bocc, a une image : celle de la voiture qui dispose d'un radiateur pour refroidir le moteur.

« Le gaz qu'on produit va alimenter un moteur, un cogénérateur, qui va produire de l'électricité, explique-t-il. Quand ce moteur tourne, il faut réguler sa température. On va donc capter le surcroît de chaleur, les calories, pour chauffer l'eau qui servira à Europe Snacks. »

« Cette eau, qui arrivera chaude chez Europe Snacks, reviendra froide, par un système d'échange, ce qui nous permet de refroidir le moteur, le cogénérateur », détaille-t-il. « Dans ce processus industriel, on capte et on valorise tout », se réjouit Francky Renaud.

« Un processus totalement vertueux », ajoute-t-il, rendu techniquement possible par la proximité géographique, à peine 1 000 mètres, des deux partenaires.

Investissement d'un million d'euros

Pour Europe Snacks, l'opération est doublement vertueuse. Elle lui permet, d'une part, de moins dépendre du gaz et des fluctuations du cours, même si l'usine aura toujours besoin de cette énergie. Et d'autre part, de valoriser, en s'en débarrassant, ses déchets. Environ 340 tonnes de matières grasses - Europe Snacks consomme 5 000 tonnes d'huile sur ses sites vendéens, et près de 9 000 tonnes au total - vont prendre le chemin de l'unité de méthanisation.

Une valorisation de proximité qui a toute sa pertinence, sur le plan économique et environnemental. « Jusqu'à présent, ces déchets étaient récupérés par une société et transportés pour être valorisés », rappelle Jean-Louis Roger. Désormais, ils seront transformés sur place. Plus économe et plus écolo.

Les deux voisins ont signé leur contrat cette semaine. La nature, la technologie et quelques équipements vont faire le reste. L'opération a été supervisée par France biogaz valorisation, Pasquiet équipements intervenant dans la réalisation. Un investissement d'un million d'euros pour Ren'bocc.

Source:www.ouest-france.fr