RAPPORT DE LA GRANDE CONFERENCE DU 4 JUIN 2018 DE L'ONG RGEDD

Procès-verbal de la conférence du RGEDD

L’an deux mille dix-huit et le lundi 04 Juin a eu lieu au Life By Mayena, La GRANDE CONFERENCE sur l’environnement, organisée par le RGEDD. Ont intervenu à ladite conférence :

- Monsieur AFANE EDOU Tchouindo, Président fondateur du RGEDD ;

- M. PANDZOU Henri Bernard, Directeur de l’environnement et de la nature ;

- M. ONDO ASSOUMOU Emmanuel, membre du Laboratoire de Conflits et Conseil, Chercheur en Geographie, spécialisé en mangrove ;

- M. MAYI Idriss, entrepreneur ;

- M. AGBO Paul, entrepreneur ;

- M. MOUGAGNI Ben Roussef, entrepreneur

Le thème était : Les Jeunes et l’Environnement au Gabon

Le plan s’est présenté comme-suit :

- Présentation de l’organisation non gouvernementale (ONG) RGEDD par M. AFANE EDOU ;

- Intervention de M. PANDZOU sur les procédures administratives pour la création d’entreprise de recyclage au Gabon;

- Intervention de M. ONDO ASSOUMOU sur l’impact de la pollution plastique au niveau des mers et mangroves et surtout sur les animaux marins à protéger;

- Projection d’une capsule sur la pollution plastique réalisée par le RGEDD;

- Diffusion d’un slam sur l’environnement réalisé par le RGEDD ;

- Intervention de M. MAYI

- Intervention de M. AGBO

- Intervention de M. MOUGAGNI

INTRODUCTION

Comme chaque année, la journée mondiale de l’environnement a été célébrée à travers le monde , le 5 juin dernier. Le thème choisi par les Nations Unies cette année 2018; Combattre la pollution plastique, avait pour but d'encourager les gouvernements, les industries, les communautés et les individus à explorer ensemble des alternatives durables visant à réduire de toute urgence la production et l’utilisation excessives de plastique à usage unique, responsable de la pollution de nos océans et représentant une menace pour la santé humaine.

Au Gabon, à l’instar de la semaine de l’environnement organisé par le ministère de tutelle, plusieurs ONG engagées dans la lutte pour le bien être de la planète, ont tenu à poser leur pierre à l’édifice. Il s’agit notamment du RGEDD qui, à travers plusieurs activités, a mis en exergue la nécessité de l’implication des jeunes. << Les jeunes étant les plus nombreux et les plus actifs au Gabon, ils constituent donc notre première cible de sensibilisation pour lutter contre la pollution plastique, principale problématique actuelle >>, a expliqué le président du RGEDD, AFANE EDOU.

Ainsi, en prélude de la journée mondiale de l’environnement, le 4 juin, le RGEDD a organisé une conférence d’échange avec les jeunes sur le thème : << Les jeunes et l’environnement au Gabon >>. Cette conférence s’est donnée comme objectif de débattre sur l’impact de la pollution du déchet plastique sur notre environnement et d'en déterminer les solutions. Parmi les participants, on comptait des spécialistes de l’environnement, les jeunes intéressés par cette question, la société civile, les jeunes entrepreneurs exerçant dans le domaine du recyclage du plastique et d’autres associations et ONG.

La conférence s’est organisée sur 4 sessions correspondant aux différentes interventions :

1) Cadre juridique et procédures administratives;

2)L’impact de la pollution plastique sur les mers et les estrans vaseux au Gabon;

3)Questions-réponses (débat).

4) Exemples de solutions axées sur le recyclage des déchets plastiques.

La session d’ouverture a présenté l’ONG RGEDD et sa position dans la lutte contre la pollution de l’environnement, ainsi que leurs éventuelles actions aux sorties de cette conférence.

Au cours de chaque session la parole a été donnée aux intervenants qui ont fait part de leurs remarques relatives au thème, en identifiant des questions particulières à partir d’exemples concrets de recherches et en soulignant certains points posant problèmes à leurs yeux.

Ce compte rendu synthétise globalement les opinions présentées au cours des interventions ou des discussions générales. A travers les contributions dont il évoque les grandes lignes ce document présente notamment les remarques soulevées et les perspectives mises en avant pour l’avenir.

LA GRANDE CONFERENCE

SESSION D’OUVERTURE: PRESENTATION DE L’ONG RGEDD.

Le président de l’ONG RGEDD, AFANE EDOU Tchouindo, qui a ouvert cette conférence, a tenu à remercier toutes les personnes et tous les médias présents puis, il a fait une présentation sommaire de son ONG qui œuvre pour la préservation, la protection de l’environnement et pour la promotion du concept de développement durable.

Il a présenté une vue d’ensemble des objectifs et des missions de l’ONG ; c’est à dire un développement d’un réseau des éco citoyens à travers le Gabon par le biais de la sensibilisation faite sous plusieurs formes : spots, capsules, rencontres, forums, conférences…

Il a par ailleurs évoqué la journée du 5 juin pour le #LbvPlagesPropres dans le cadre de la journée mondiale de l’environnement et que l’activité consistera à nettoyer diverses plages de Libreville et un bassin versant tout en conviant toute personne intéressée par cette activité.

Session 1. Cadre juridique et procédures administratives

Cette session, présidée par M. Henri Bernard PANDZOU, directeur de la protection de l’environnement et de la nature, avait pour objectif de mettre en évidence les procédures administratives relatives à la validation d’un projet pouvant impacter notre environnement.

Tout d’abord, l’intervenant a exposé le cadre législatif et réglementaire prévu au Gabon. Parmi, les principales lois relatives à l’environnement, on retrouve la loi 007/2014 du 1^eraout 2014 relative à la protection de l’environnement en République gabonaise reprenant les différents principes de la déclaration de Rio (principe de la durabilité, principe du pollueur payeur, principe de la responsabilité) et une multitude de textes réglementaires, ainsi que des conventions cadres.

M. PANDZOU, a édifié l’assistance sur les différentes procédures qui légifèrent la constitution d’une ONG d’une entreprise dont le secteur d’activité peut avoir des impacts sur l’environnement. Le demandeur doit connaître les installations à faire fonctionner, la procédure sera la suivante :

- Réception du dossier : instruction et décision par la direction générale de l’environnement,

- Conformité après étude du dossier,

Les Sanctions :

Il s’agit des amendes ou des peines d’emprisonnements encourues si jamais les normes ne sont pas respectées.

Il a aussi rappelé les missions des ONG œuvrant pour la protection de l’environnement qui sont :

- L’identification des facteurs potentiels de pollution ; identifier les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE), les déchets ; la lumière ; les nuisances

- La lutte : il s’agit ici de s’assurer que les opérateurs respectent les principes généraux de la protection de l’environnement

- L’élaboration de plans d’urgence

- L’amélioration du cadre de vie : l’occupation anarchique des terrains qui empêchent la viabilisation et les canalisations, canaux des drainages des déchets ;

- Etablir une matrice de programmes : projets, politiques publiques, évaluation environnementale appropriée…

Il a invité et encouragé le RGEDD à faire de son mieux pour œuvrer dans le développement durable et laisser son empreinte.

Session 2. L’impact de la pollution plastique sur les mers et les estrans vaseux

Cette session a été présidée par le docteur Emmanuel ONDO ASSOUMOU, enseignant à l’Université Omar Bongo (UOB), au département de géographie.

M. ONDO ASSOUMOU a commencé par une présentation générale du Gabon : aspect climatique ; ses richesses ; sa diversité biologique ; sa faune ; les environnements vaseux…

Le Gabon est divisé en trois (3) parties à savoir le secteur Nord (Estuaire) ; le Centre et le Sud (les lagunes). D’un point de vue climatique le Gabon a un climat humide avec la particularité qu’il pleut neuf (09) mois sur douze (12) et avec beaucoup de vent.

Il a en outre défini le plastique et sa provenance, son utilité dans la vie quotidienne (emballages), dans le domaine de la construction (tissus de sièges de voitures, sacs, flacons…)

Il a abordé un des aspects importants de la pollution, celui de la disparition de la mangrove tout en fournissant quelques explications sur sa définition et son rôle avant. La mangrove est une végétation littorale et est donc influencée par la mer, elle est particulière en ce sens que les racines se fixent dans le sable et grâce à leur viviparité les graines arrivent à maturité, tombent sur le sol et bourgeonnent aussitôt.

Elle a un rôle important car elle est un site de ponte d’œufs de poissons ; de reproductions d’huîtres et favorise la prolifération des planctons, elle sert également de refuge aux petits poissons qui ont des prédateurs plus gros.

Nous faisons actuellement face à un gros problème : la mangrove est devenue une déchetterie et cela empêche les petites mangroves de se développer. Et si nous n’agissons pas vite nous assisterons à sa disparition et par la même occasion à d’autres espèces comme les poissons, les planctons…

Il a relevé un autre problème qui concerne les tortues Luth. Le Gabon est le deuxième site de ponte d’œufs de tortues luth après la Guyane mais celles-ci ingèrent très souvent des sacs plastiques qu’elles confondent aux méduses et courent le risquent de mourir. De plus, les petits sont eux aussi pris au piège par les emballages plastiques et meurent. Et même lorsque nous jetons nos déchets dans la mer les poissons sont menacés car ils s’en nourrissent et sont contaminés et nous pouvons nous aussi être contaminés puisque l’Homme se nourrit de poissons. D’où l’importance d’avoir un comportement responsable.

Session 3. Questions-réponses

Durant cette session plusieurs interrogations ont été soulevées relatives à la responsabilité des entreprises produisant le plastique, à l’incivisme de la population et aux moyens mis en place par le gouvernement afin d’éradiquer ce fléau…

Il y a eu une courte pause pour la projection de la capsule sur la pollution plastique au Gabon, pour nous édifier sur les dangers de la pollution et un slam de l’artiste Tarikslam, sur l’environnement, et dont le titre est << La planète en larmes >>, que l’ONG s’attèle à en faire une vidéo dans les mois qui suivent.

Session 4. Exemples de solutions axées sur le recyclage du déchet plastique.

Après la série de questions, trois entrepreneurs ont présenté leurs structures et/ou projets qui ont le même objectif que le RGEDD qui est, la lutte contre la pollution plastique. Le recyclage apparait à cet effet, comme une très bonne solution ayant un double enjeu à savoir; la lutte contre la pollution et l'opportunité d'emploi pour les jeunes.

Ainsi, M. Idriss MAYI nous a présenté sa mini-entreprise qui contribue à la protection de l’environnement, par la collecte des déchets plastiques qu’il réduit sous forme de fil ou corde à utiliser pour d’autres besoins.

Monsieur Paul AGBO, étudiant en géographie a pour sa part un projet sur une technique de collecte et de transformation des déchets plastiques pour la transformation en pavé, il a effectué plusieurs voyages dans d’autres pays africains pour se former, il n’a pas encore le financement nécessaire pour mettre en place sa structure mais s’y attèle.

Monsieur Ben Roussef MOUGAGNI a déjà une structure appelée Recyclage et collecte qui opère dans le recyclage de l’aluminium, l’emballage plastique, le tri sélectif des déchets auprès des structures hôtelières et évènementielles. Il prévoit mettre en place un système de collecte lui permettant de collecter quarante tonnes de déchets par mois car selon ses études, actuellement il ne peut collecter que trois tonnes de déchets par an soit l’équivalent des déchets de deux jours à Libreville. Aussi, il mettra à contribution les ménages en établissant un système de collecte des déchets payés par tonne de plastique selon un montant trouvé raisonnable par rapport à son activité.

Monsieur AFANE EDOU a mis fin à la conférence en remerciant les intervenants, les participants et les médias. Il a renouvelé son invitation à la journée du 05 juin pour le #LbvPlagesPropres qui a vu la participation des élèves des écoles RUBAN VERT et BAMBINO VILLAGE. Plus de 200 personnes se sont mobilisées pour le nettoyage des plages ce jour, regroupées sur plusieurs sites choisis à savoir ; PLAGE DU LYCEE LEON MBA, PLAGE DE LA SABLIERE et LE BASSIN VERSANT DE IAI.

CONCLUSION

Durant plusieurs heures, les participants ont pu être édifiés par des experts en environnement de l’administration publique sur le risque de la pollution plastique et actions à entreprendre tout en respectant la réglementation. << Aujourd’hui, il y a un lien avec la réglementation. Dans le suivi des déchets, vous le savez bien entendu, c’est une mine d’or, mais une mine d’or doit être règlementée, on doit savoir qui fait quoi à l’intérieur. Nous avons besoin d’avoir les statistiques. Sur les 600 tonnes de déchets produits à Libreville, quelle est la part du plastique ? >>, a développé l’expert du ministère de l’environnement lors de son exposé.

Après cette conférence, nous en tant qu’ONG, voulons impliquer les jeunes qui sont déjà engagés dans le recyclage du plastique de manière artisanale, à se professionnaliser ; c’est à dire à travailler de manière ordonnée et légale tout en visant des objectifs bien précis afin d’en tirer profit. Nous sommes déjà à la recherche des partenaires pour la mise en place d’au moins une usine de recyclage de plastique au Gabon.

Nous comptons également travailler en collaboration avec le ministère de tutelle pour un suivi et une application des règles et décrets mis en place pour la protection de l’environnement.

#LBVPLAGESPROPRES