Pailles en plastique : la guerre est déclarée !

Des pailles accumulées sur les plages, une tortue avec une paille coincée dans le nez … Autant d’images qui interpellent et font réfléchir.

A-t-on vraiment besoin d’une paille dans son smoothie ou son cocktail ? Pour Yasmine El Kotni, fondatrice de l’association Bas Les Pailles, "les pailles ne servent à rien"… Pourtant, ce sont, 8,8 millions de pailles qui sont utilisées chaque jour en France dans la restauration rapide et 500 millions aux États-Unis…
 
Récemment, des particuliers, des associations et des personnalités, des pays et des villes décident d’agir contre ce petit objet du quotidien, qui semble insignifiant planté dans la glace pilée d’un mojito, mais qui est pourtant extrêmement polluant et finit bien souvent dans les océans.

Les pailles en métal vendues au restaurant par What About Waste (Crédit : What About Waste)
Les pailles en métal vendues au restaurant par What About Waste (Crédit : What About Waste)

ADOPTER LA BONNE PAILLE

En Belgique, Manuela et Fanny, étudiantes âgées d’une vingtaine d’année ont fondé le mouvement What About Waste.

D’abord lancé comme un simple compte Instagram pour sensibiliser les gens au recyclage et montrer des alternatives au plastique, What About Waste est devenu un véritable mouvement auprès des restaurateurs bruxellois. "J’avais envie de faire quelque chose de très simple mais qui a un véritable impact", raconte Fanny.

Le principe est simple, les deux amies démarchent les restaurateurs et tentent de leur faire adopter des pailles en métal. Elles les achètent 60 centimes, et les revendent 1 euro. Un investissement de départ plus coûteux que les pailles en plastique pour les établissements bruxellois, mais vite rentabilisé selon Fanny, puisqu'on ne les achète qu’une seule fois. Elle propose aussi aux différents lieux de les tester avant de les adopter.

L'objectif ? Supprimer toutes les pailles en plastique dans les établissements de la capitale belge et les remplacer par une alternative durable. Leur mot d’ordre : "montrer aux gens que c’est par de petits gestes au quotidien qu’on peut véritablement changer les choses".

Un exemple d'un restaurant à Bruxelles ayant adopté les pailles en inox (Crédit : What About Waste)
Un exemple d'un restaurant à Bruxelles ayant adopté les pailles en inox (Crédit : What About Waste)
Depuis décembre 2017, cinq restaurants ont déjà adoptés les pailles métalliques et quatre ont signé leur charte. Cette dernière garantit que les restaurateurs ont cessé d’utiliser des pailles jetables et prouve qu'ils ont rejoint le mouvement.

Les deux jeunes étudiantes ont fait le choix d'agir directement auprès des restaurateurs afin d'avoir plus d'impact. "C'est facile en tant que client d'oublier de préciser que l'on ne veut pas de paille avec son cocktail ou son jus, si le restaurateur l'impose, cela a plus d'effet."

"Une fois que les gens se retrouvent avec une paille en métal dans leur verre cela devient un sujet de discussion". C’est aussi grâce au bouche à oreille que d’autres établissements finissent petit à petit par entendre parler du mouvement et ont ainsi envie de le rejoindre. Fanny est confiante, convertir tous les restaurants de Bruxelles, "c'est possible", selon elle. La jeune étudiante précise aussi, pour ceux qui seraient sceptiques : "les pailles en inox, c’est tout aussi classe ! Et pas moins hygiénique que les fourchettes et couteaux".

Elle souhaiterait, à terme, que le gouvernement belge interdise lui aussi les pailles en plastique.
" Si l’Europe ne fait rien de son côté, on arrivera jamais à convaincre les pays en voie de développement d’arrêter à leur tour. L’Europe a toujours été un modèle, et doit continuer à l’être" - Fanny Everard. 

(Crédit : Bas les pailles)
(Crédit : Bas les pailles)

TREMBLEZ PAILLES EN PLASTIQUE !

Après l’exemple de Seattle, qui a décidé d’interdire dès juillet 2018 l’utilisation des pailles jetables dans tous les restaurants, bars et cafés de la ville, celui du Costa Rica, qui va bannir le plastique à usage unique d’ici 2021, le gouvernement écossais a lui aussi annoncé sa volonté d’interdire les pailles, avant la fin de l’année 2019. Le pays deviendra ainsi la première nation britannique à adopter cette interdiction.
 
De l’autre côté de la Manche, au Royaume-Uni, les actions se multiplient. De grandes chaînes comme Costa Coffee ou Prêt à manger ont annoncés mi-janvier qu’elles n’utiliseraient plus de pailles en plastique. Des grandes marques comme Eurostar ou Marriott donnent aussi l’exemple en les supprimant de leurs services.

Et même la reine Elisabeth II a déclaré la guerre au plastique jetable en le bannissant de l'ensemble des domaines de la propriété royale. Les pailles en plastique devraient donc disparaître petit à petit des cafétérias publiques et seront interdites dans les salles à manger du personnel. 

AU TOUR D’EMMANUEL MACRON ?

En France, une loi va interdire en 2020 la vente et la distribution de vaisselle en plastique (gobelets, assiettes, verres). Mais à la grande surprise de Yasmine El Kotni, de Bas Les Pailles, les pailles ne sont pas comprises dans cette réglementation. C’est pourquoi elle a lancé une pétition sur Change.org pour demander au gouvernement de les bannir au plus vite.
 
Elle a déjà recueilli 95 000 signatures. Leur objectif est désormais d’atteindre 150 000 signatures, "un beau chiffre", pour ensuite pouvoir présenter la pétition au gouvernement.
 
L’association avait aussi organisé la première journée internationale sans paille, le 3 février dernier. Un succès, puisque plus de 70 villes ont participé à l'événement. 

Les pailles se recyclent très mal, elles finissent la plupart du temps dans les océans... (Crédit : Stop Sucking Plastic)
Les pailles se recyclent très mal, elles finissent la plupart du temps dans les océans... (Crédit : Stop Sucking Plastic)
La fondatrice rappelle aussi que les cotons tiges ou les bâtons de sucettes posent les mêmes problèmes au niveau écologique. L’important serait donc, également, de trouver une façon de recycler ces petits objets.
"Il faudrait réfléchir à un moyen de les réutiliser, il y a plein d’innovations dans le recyclage du plastique, notamment avec les imprimantes 3D", analyse la jeune femme. 
Fanny Everard et Yasmine El Kotni insistent toutes les deux sur un point, en attendant l’action des autorités, chacun peut faire une différence par ses choix en tant que consommateur.  Alors, si vous voulez agir, la prochaine fois commandez votre spritz sans paille !

Source:www.wedemain.fr

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