RAPPORT DU CAFÉ-VERT SUR LA RSE AVEC L'AGANOR ET LE CESE


L’an deux mille dix-huit et le 31 Octobre à 16h00 a eu lieu au complexe Life by Mayena le premier CAFÉ-VERT, d’une longue série, initié par le Réseau Gabonais pour l’Environnement et le Développement Durable (RGEDD) qui est, rappelons-le, une Organisation Non Gouvernementale (ONG) qui œuvre pour la préservation et la protection de l’environnement et la promotion du développement durable au Gabon.

Les différents intervenants étaient 
   - Monsieur Tchouindo AFANE  EDOU, Président fondateur du RGEDD ;

   -  Monsieur Nicaise MOULOMBI, 2éme vice président du Conseil Economique Social et Environnemental (CESE);

  - Monsieur Martial KOUYI LOBO, Directeur adjoint de la normalisation à l’Agence Gabonaise de Normalisation (AGANOR) ;

 - Monsieur Nestor ELLA MINTSA, Directeur de la normalisation à l’Agence Gabonaise de Normalisation (AGANOR).

Le programme s’est déroulé comme-suit : 

 I/ Présentation du concept des CAFE-VERTS par M. AFANE EDOU

II/Intervention de M. Nicaise MOULOMBI sur la Responsabilité Sociale des Entreprises et le Développement Durable au Gabon ;

III/ Intervention de M. Martial KOUYI LOBO sur le processus de normalisation lié à la RSE au Gabon ;

IV/ Intervention de M. Nestor ELLA MINTSA, sur la norme ISO 26000: outil phare de développement durable ;

V/ Session questions-réponses.



INTRODUCTION
La Responsabilité Sociétale des Entreprises regroupe l’ensemble des pratiques mises en place dans le but de respecter les principes du développement durable; c'est à dire, économiquement viable, avoir un impact positif sur la société, mais aussi mieux respecter l’environnement. 
Alors que les questions sur la protection de l’environnement occupent une place de choix dans le débat des gouvernants du monde, plusieurs Etats, à l’instar du Gabon, doivent encore faire face à la pollution liée à l’activité des entreprises, une question fondamentale dans l’atteinte des objectifs du développement durable.
C’est donc tout l’intérêt des CAFE-VERTS initiés par le Réseau Gabonais pour l’Environnement et le Développement Durable (RGEDDnotamment, informer et discuter avec les acteurs économiques dans l'optique d'éveiller la conscience environnementale au sein de ces entreprises et administrations. 

Placée sous le thème général « Responsabilité Sociétale des Entreprises au Gabon », le premier CAFÉ-VERT s’est accentué sur trois sous-thèmes à savoir :


-        La RSE et le développement durable au Gabon ;

-        Le processus de normalisation  lié à la RSE au Gabon ;

-        La norme ISO 26000 : Outil phare du développement durable. 

Cette première rencontre s’est tenue le 31 octobre 2018 au Complexe Life By Mayena avec l’Agence Gabonaise de Normalisation (AGANOR) et le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE).


I/PRESENTATION DU CONCEPT DES CAFE-VERTS


L’ouverture du premier CAFE-VERT a été faite par Monsieur AFANE EDOU, président fondateur de l’ONG RGEDD. Il a tenu á présenter le concept des CAFÉ-VERTS afin que l’auditoire puisse comprendre le sens, la vision et les objectifs visés par lesdites rencontres.
Le CAFÉ-VERT est donc un nouveau concept lancé par l’ONG RGEDD, qui consiste à réunir des entreprises gabonaises autour d’un/des thème(s) lié(s) à l’environnement et au développement durable.
Une ou deux entreprises seront choisies par mois, pour exposer sur leur responsabilité sociétale, les efforts fournis et sur les difficultés rencontrées dans l’aboutissement de leurs activités face à leurs différentes responsabilités sociales et environnementales.
Aussi, ces CAFÉ-VERTS pourront recevoir les entrepreneurs, les entreprises et start-up qui ont des projets ou des activités complémentaires à celles des entreprises qui exposent. Ils pourront également exposer afin de démontrer le bien fondé de leurs projets et l’utilité de travailler en collaboration avec certaines entreprises présentes à ce CAFÉ-VERT.
L’objectif de ces CAFÉ-VERTS est donc l’intégration volontaire par les entreprises des préoccupations sociales et environnementales dans leurs différentes activités, ainsi que dans leurs interactions avec les parties prenantes. 
Il s’agit bien de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), qui est vue comme un levier de la réussite économique et correspond à la contribution de l’entreprise au développement durable. 
Autrement dit, le CAFÉ-VERT cherche à éveiller la conscience des entreprises face à leurs responsabilités sociales et environnementales pour le bien être de toutes les générations. 
Mais que va t’on proposer aux entreprises pour leur faire changer de comportement et prendre conscience qu’elles peuvent se faire du profit tout en respectant l’environnement et les individus qui y vivent ? Telle est la question que le président s’est posé pour justifier cette première rencontre et le choix des intervenants. Pour répondre à cette interrogation, il suffit de voir les intervenants à savoir ; le Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) qui a été sollicité pour présenter un état des lieux en matière de RSE et du développement durable au Gabon. Puis nous avions l’Agence Gabonaise de Normalisation (AGANOR) pour nous donner toutes les informations liées aux normes qui touchent directement ou indirectement la RSE et le développement durable afin que l’ONG puissent faire des propositions plus ou moins concrètes et intéressantes aux différentes entreprises qui participeront aux CAFÉ-VERTS et ce, en partenariat avec l’AGANOR.



II/LA RSE ET LE DEVELOPPEMENT DURABLE AU GABON

Cette partie a été exposée par le conseil économique social et environnemental représenté par son 2èmevice président monsieur Nicaise MOULOMBI.
Il a entamé son propos en remerciant le RGEDD pour son invitation tout en félicitant cette jeune ONG pour l’initiative des CAFÉ-VERTS sur la RSE au Gabon. Selon lui, ce CAFÉ-VERT va permettre d’analyser, d’évaluer les engagements que peuvent prendre les entreprises au Gabon ce qui est une initiative louable. 
En entrant dans le vif du sujet, Monsieur MOULOMBI a défini le concept de Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE) comme étant le concept dans lequel les entreprises intègrent les actions sociales, économiques et environnementales dans leurs activités sur une base volontaire. Il est lié au développement durable mais celui-ci ne dépend pas entièrement de l’entreprise car il y a également  les employés. Il regrette le fait que l’on s’appesantisse sur l’administration en omettant que la RSE concerne également l’industrie. 
Monsieur MOULOMBI se réjouit tout de même que l’opinion ait évoluée sur l’idée que l’on se fait du Développement Durable. « Le gouvernement a compris l’urgence d’intervenir dans le processus de la RSE » affirme t-il lors de son exposé. 
Rappelons toutefois que sur cette question le président de la république a marqué son leadership en prenant deux décisions majeures relatives à la RSE des entreprises de la filière bois. Notamment, l’interdiction de l’exportation des grumes, qui a débouché á la mise en place des usines ; et une deuxième plus récente relative à la certification des exploitations forestières, qui devrait également déboucher sur un vivier d’emploi.  
Et c’est en ce sens que la mission du Conseil Economique, Social et Environnemental est d’anticiper la décision du Président de la République en se penchant sur le sujet ; donner des avis en cas de préoccupations, les consulter, les traiter et donner des éléments de réponses. Il incite d’ailleurs les différentes entités d’envoyer des rapports pour traiter des questions liées à l’environnement et au développement durable afin de donner des réponses intéressantes pour la préservation de notre nature.
Il faut préciser que le CESE recueille les plaintes, auditionne les administrations mises en cause, les entreprises et ONG et peut donner des recommandations.
L’acteur de la société civile est par ailleurs  revenu sur les avancées en la matière dans les dispositions légales au CESE. Notamment, la production de deux avis relatifs à la RSE, un sur la dimension sociale et l’autre sur la dimension environnementale. « Sur ces avis, nous demandons que les entreprises fassent davantage. Qu’il y ait des activités génératrices de revenu. Mais que l’entreprise n’impacte pas négativement sur la santé des populations.  Et là dessus nous avons deux solutions salutaires en terme de RSE et de responsabilité politique », explique t-il.
Il a également tenu à informer l’assistance que la préservation de l’environnement est un droit constitutionnel et que les ONG ont la possibilité de saisir la Cour Constitutionnelle si jamais elles constatent que les activités de certaines entreprises dégradent fortement l’environnement (avec preuves) et refusent de changer leur mode de fonctionnement dans le cadre de leurs activités.  
Chaque secteur d’activité a une norme qui permet d’assurer la sécurité du consommateur, du citoyen, il se réjouit en même temps de la présence de l’AGANOR audit CAFÉ-VERT pour un apport de précisions ;
  
III/LE PROCESSUS DE NORMALISATION LIÉ A LA RSE AU GABON

M. Martial KOUYI, Directeur Adjoint de la normalisation à l’AGANOR, a présenté le processus de normalisation lié à la RSE au Gabon. Mais avant tout, il a tenu à présenter les missions et l’organisation de l’AGANOR, définir la normalisation et son niveau d’action. 
L’AGANOR existe depuis le 29 juin 2014 d’après le décret 006/2014 sur la normalisation et a pour missions d’élaborer et d’améliorer les normes mais n’élabore pas de norme sur la RSE. Pour cela ils font appel à des experts. 
Une norme est un document établi par consensus et approuvé par un organisme. Les enjeux de la norme sont l’optimisation et la maîtrise des activités, l’image de marque et les performances de l’entreprise qu’elle soit publique, privé parapublique ou autre. 
L’élaboration d’une norme passe par une proposition de l’Etat où d’un besoin constaté ; puis l’élaboration d’un draft soumis à l’appréciation d’un sous-comité sous technique qui décide s’il traite la question où pas. Puis si le draft est validé une enquête publique est menée en vue d’élaborer un projet final de norme gabonaise. À noter que seul le comité technique est habilité à décider de la validité du projet. 
Le projet devient un texte qui est soumis au Directeur Général de l’AGANOR et l’Etat en fait une norme d’application obligatoire. 
Donc on désigne par normalisation l’ensemble des activités par lesquels les documents de référence sont établis par les parties intéressées pour apporter des solutions. Et son objectif est de créer des documents de référence ; de protéger les consommateurs, soutenir les politiques publiques, et d’être des facteurs déterminants dans les choix des produits. 
Son principe repose sur l’ouverture par la participation des parties prenantes, la simplification en réduisant la complexité ; la planification et la publication qui n’a d’importance qu’au moment de son application.
La normalisation se développe à trois niveaux : Notamment au niveau international avec l’IUT, ISO et CEI ; au niveau régional avec l’UAT ; ARSO et AFSEC et enfin au niveau national avec l’AGANOR
Le Gabon étant un pays en voie de développement, a encore beaucoup à faire, mais il est sur la bonne voie surtout s’il respecte les trois piliers de la qualité qui sont la métrologie (garantir la fiabilité des échanges et exactitudes des instruments), la normalisation et l’évaluation de la conformité.

IV/LA NORME ISO 26000: OUTIL PHARE DU DEVELOPPEMENT DURABLE



M. Nestor ELLA MINTSA, dernier exposant et Directeur de la normalisation à l'AGANOR, a commencé avec le cadre historique pour mieux ressortir l’importance de la norme ISO 26000 et son lien avec le développement durable. 
Il a ensuite donné la définition du développement durable : « Le Développement Durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ».  Selon lui, ISO 26000  est la seule norme qui fournit la ligne directrice sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises et peut être considérée comme outil phare du développement durable. 
ISO 26000 est une norme d’épanouissement humain qui a comptabilisé :
      ans de travaux

      365 experts

      66pays

      33 pays en développement

      6 catégories d’acteurs : Gouvernement, Industries, Consommateurs, syndicat, ONG et organismes d’appui. Ce qui justifie plus  moins son importance et sa pertinence sur les questions liées à la RSE.

Il faut retenir que cette norme renvoie aux principes de redevabilité, de reconnaissance éthique, du respect des droits de l’homme mais il faut identifier les parties prenantes, identifier les priorités et le déploiement des différentes activités des entreprises. 
C’est une norme qui vise à fournir aux organisations les lignes directrices et une méthode d’appropriation sur la mise en œuvre d’une démarche de  responsabilité sociétale.  Elle est caractérisé par une Exigence et un bon Management et s’inscrit dans une logique d’amélioration continue.
Mais cette norme pose  problème d’efficacité car elle n’est pas certifiable…
Il faut rappeler que : « Toute offre de certification, ou prétention de certification selon ISO 26000 serait une mauvaise représentation de l’intention et de l’objectif de cette norme internationale »


V/SESSION QUESTION-REPONSES

S’en est suivie la session questions réponses surtout à l’adresse des représentants de l’AGANOR qui portait sur divers thèmes comme le dispositif dont dispose l’AGANOR pour authentifier la qualité de l’eau; l’intérêt d’instaurer la RSE ;
  la raison pour laquelle l’AGANOR ne met pas en place des séances de formation pour les très petites entreprises pour les outiller ; 

savoir qui devrait porter la voix de la préservation de l’environnement ou encore informer sur les normes relatives à l’étiquetage d’un produit local qui va être exporté...


 A ces questions, des éléments de réponse ont été clairs : Concernant la qualité de l’eau, tout dépend de la volonté du consommateur à démontrer la faille car des laboratoires d’analyse existent mais reconnaissent qu’ils n’ont pas encore toutes les techniques capables de faire le traitement; la RSE facilite l’amélioration du retour sur investissement, permet de créer une attractivité préférentielle pour la concurrence

Pour le cas des très petites entreprises cela permet d’identifier et évaluer ce que l’on recherche; à propos des très petites entreprises des séminaires et des formations ont déjà été entrepris mais l’AGANOR encourage les jeunes entrepreneurs à se rapprocher d’elle pour une meilleure collaboration et démontrer les réalités sur le plan local afin de pouvoir harmoniser les normes et permettre au Gabon d’être présent lors des grandes rencontres avec les experts. Elle va très prochainement organiser un séminaire pour communiquer sur les nouvelles normes d’application obligatoire. La préservation n’est pas propre à une entité mais il en va de la responsabilité de tout le monde 
Et enfin la personne désireuse d’exporter son produit qui a un problème de norme devrait adresser une correspondance au Directeur Général de l’AGANOR dans laquelle elle expose son problème et présente son produit car l’ARSO travaille sur les produits locaux en vue d’être exportés. Par la même occasion il faut préciser qu'un processus d’harmonisation de normes internationales est en cours. 
A 18h40, AFANE EDOU a clos ce premier CAFÉ-VERT, en remerciant les intervenants et invités, le rendez-vous a été pris pour le 28 décembre 2019 avec Le Conseil National Climat, sur la Lutte Contre le Réchauffement Climatique au Gabon.

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